Pourquoi vouloir réhabiliter la peur et le conflit dans le lien social ?
Pour qu’il y ait une véritable réconciliation, nous devons poser les problèmes là où ils existent et regarder la réalité ensemble.
La peur est un sentiment réel et utile puisqu’elle nous prémunit du danger. Notre société nous intime de ne plus avoir peur de l’autre, de nous emplir de sa richesse : comme si l’autre était quelqu’un de forcément bon et généreux.
Oui, réhabilitons la peur.
Réhabilitons le conflit.
Sans conflit, sans espace de conflit, notre société se fragmente dans la violence.
Le conflit est une joute verbale nécessaire et légitime, quand il le faut – il n’y a pas que des conflits dans l’existence, heureusement – : toutes les parties jouent à armes égales et, tout en acceptant l’autre, défendent leurs valeurs, leur vision du monde, leur propre vérité.
La violence, elle, n’est que mépris et déshumanisation.
Dans le conflit, l’autre est un être humain comme soi, mais avec lequel on est en désaccord, un désaccord qui peut être profond.
Charles Rozjman